Depuis le temps que j’avais l’Islande en tête, ça y est, c’est parti ! Le projet est de partir d’Akureyri au nord et d’arriver à Jökulsárlón dans le sud après avoir traversé l’île de l’intérieur.
Pour se faire, j’achète un vélo 100 euros que j’équipe afin d’y recevoir des sacoches avant et arrière. Je prévois un peu de marche à pied ici et là ce qui reposera bien mes fessiers.
Je pars le 29 août 2016 avec Iceland-Air et lors de l’enregistrement, la compagnie me fait payer un supplément de 75 euros pour mon deux roues.
J’atterris au pays des Elfes et des Trolls en début de matinée. Je remonte le vélo, cache sa housse au pied d’un sapin et transite via deux bus pour me rendre dans la deuxième plus importante ville d’Islande, Akureyri (pour info, les bus Straeto ont un porte vélo de 3 ou 4 places).
Je fais les courses, goûte aux curiosités locales (steak de baleine, hàkarl) et donne mes premiers coups de pédale sur la route « Number one ».
Surpris par les 6 petits degrés de l’après-midi, je pédale dans un paysage propice à la contemplation active 🙂
Le deuxième jour, je quitte la route pour prendre la F88 direction Askja. Les nuits qui ponctuent mes journées m’offrent toute la beauté des hautes latitudes.
Piste, paysages lunaires, traversées de gués, le décor est splendide !
À Askja, je laisse momentanément mon lourd chargement au campement afin d’y faire une petite rando et peut-être même une baignade dans le cratère Vìti (eau à 20°C). Vidéo du cratère.
De retour au campement, le gardien du refuge m’informe que j’aurai deux itinéraires possible pour rejoindre Nyidalur : un de 95 km sans possibilité de trouver de l’eau ou bien un autre de 86 km mais avec 20 cm de neige. N’ayant pas vraiment le choix, j’opte pour le second. Il m’a fallu deux grosses journées, 500 g de fruits secs et 8 litres d’eau pour y arriver. Vidéo en vélo.
Le paysage que je trouvais extraordinaire depuis que j’ai quitté la route, se fait de plus en plus monotone. Ce sont toujours et toujours de grandes immensités de cailloux avec en plus une bonne météo islandaise 🙁
Et quand le vent s’en mêle, ça donne du 4 km/h de moyenne en écrasant fort les pédales ou au contraire, des pointes à plus de 50 cramponné au guidon ! Ce jour là, j’ai d’ailleurs laissé la moitié de mes freins et réaliser quelques belles sorties de route. Planter la tente devient quasiment impossible et il ne te reste plus qu’à dormir derrière un gros rocher ou te planquer dans un des gros tuyaux d’évacuation de la route (c’est du vécu). Tu comprends pourquoi les toits des refuges sont renforcés et fixés au sol à l’aide de câbles.
Mon vélo, mes fesses et mes poignets me remercient lorsque je troque enfin la piste merdique pour le bitume bien lisse de la F26. Je fais cap sur Skogar, d’où je retrouve un nombre impressionnant de touristes malgré la fin septembre. Nous sommes venus admirer la cascade en couverture du guide (Skogarfall).
Le flot touristique alimenté constamment par l’arrivée des bus me fait regretter les étendues désertiques des hautes terres. Je laisse le vélo et son chargement à deux pas des chutes pour prendre la direction de Þórsmörk. Cette randonnée de 24 km passe entre deux volcans. Les points de vue surpassent de loin les efforts fournis.
Je pensais mettre 2 jours et puis finalement, j’arrive au refuge de Básar en fin d’aprèm. Coup de bol pour moi, je tombe sur un couple adorable de français qui veulent bien me ramener à mon point de départ avec leur 4×4. Je les remercie avec une tournée de bière au bar de Skogar (une ou deux, bref après trois, je n’ai plus compté :))
Le jour suivant, je reprends le vélo en direction de l’est (Reynisfjara).
180 km plus tard, le parc national de Skaftafell pointe le bout de son nez. Je m’essaie à la randonnée glacière (sans crampon :)) et aux autres curiosités que recèle le parc.
Quant au peu de temps qu’il me reste de la journée, je le consacre à m’éloigner de la foule. Je dégote l’endroit parfait, un torrent pour la toilette et un champ de myrtilles pour le dessert.
Je prends ma bouche en photo, tout est bleu 🙂
La fin de mon séjour se fait sentir quand le GPS m’indique les 56 derniers kilomètres. Poussé par le vent d’ouest, j’arrive sans effort à Jokulsarlon. Le site est MAGNIFIQUE ! Je réalise un de mes rêves, planter la tente à proximité d’icebergs dérivants. Vidéo de Jokulsarlon.
Le retour sur Reykjavik se fait grâce au porte vélo du bus Straeto. Avant de reprendre l’avion pour Paris et retrouver ma chérie, l’ours que je suis devenu soigne un peu son apparence avec un gommage made in Blue Lagoon.
Bonjour et merci pour le partage, ça fait vraiment rêver !
Loïc
Bonjour,
Merci d’avoir partager cet itinéraire 🙂 Pourriez-vous ajouter quelques repères temporels ? par exemple entre Nyidalur et Skogar, dans votre texte ça semble tout simple mais la distance n’est pas négligeable.
Quels type de pneus sur votre vélo ? Pas de difficultés de pédalage dans des terrains type sable (cendres, comme on en voit sur une de vos photos).
Merci 🙂
Merci pour votre commentaire.
J’ai trouvé que l’Islande était clairement une destination qui se méritait 🙂
La météo aime bien jouer avec tes nerfs. J’ai mis 3 jours de Nyidalur à Skogar, étant principalement de la route et 2 très longues journées en poussant le vélo de Askja à Nyidalur. La cendre volcanique est un enfer pour la mécanique. J’ai croisé un cycliste qui n’avait plus de frein du tout à cause de cette fameuse cendre. J’ai moi même perdu la moitié de mes freins en seulement 3 jours de piste. A part cela les paysages sont … INCROYABLES ! Mes pneus sont des schwalbe MARATHON PLUS TOUR.
Un bien joli voyage à vélo que cette traversée de l’Islande !
Lors de notre séjour en Islande, nous avions croisé de courageux cyclistes comme vous qui bravaient le vent. Je pense que c’est cela le pire dans ce genre d’aventure, ce satané vent (et la pluie aussi, quand elle s’en mêle).