La météo ce jour-là était plutôt grise, les nuages étaient si bas qu’ils venaient rogner le sommet des pics aux alentours, donnant une atmosphère mystique à l’ensemble. Nous nous dirigions en voiture vers le départ de notre randonnée, coincés entre falaises et pics, sinuant à travers les arbres, lorsque soudain, nous le vîmes. Il était là, éclatant, coupant net avec la palette de couleurs de la montagne, tel une trace de sang sur la neige blanche, le lac d’Orédon nous apparaissait peu à peu.
C’est à ses côtés que nous allâmes nous garer. Après toutes ces heures de voiture, nous n’avions qu’une envie, c’était de sortir pour dégourdir nos jambes, envie qui était accentuée par le paysage qui nous entourait. Les flots du lac, d’un bleu azur, se mouvaient tendrement au rythme du vent, nous offrant un spectacle des plus agréables. L’air était frais là-haut, si bien que nos pulls ont rapidement rejoint nos épaules pour venir nous réchauffer. Une fois tous équipés pour la petite randonnée qui nous attendait, l’ascension commença. Après tant de temps passé chez moi, mon corps exultait durant la montée, je me sentais pousser des ailes. La montée se fit tranquillement, entrecoupée de petites pauses pour reposer nos corps encore ensommeillés par le confinement. Le chemin serpentait au milieu d’une forêt de conifères, passant parfois dans des pierriers, et grimpait bien. Après une bonne heure de marche, nous sommes arrivés à un plat, qui était traversé par le sentier. Ce même sentier longeait une falaise, rendue plus impressionnante par l’absence de visibilité dû aux nuages qui nous entourait.
Plus loin, après avoir traversé une partie de forêt, une autre prairie, plus grande, nous ouvrit ses bras.
Elle formait un angle de la montagne, et marquait le début de notre descente. Nous fîmes une pause ici, pour attendre notre randonneuse en herbe, qui luttait contre la montagne ! Le lieu était très apaisant, les nuages allaient et venaient autour de nous, comme une valse météorologique sans fin. Une fois le groupe rassemblé, la balade pu continuer. Le chemin descendait doucement dans la forêt, nous offrant par moment une vue sur le lac d’Orédon, noyé dans la brume.
Une petite cascade s’invita au milieu du chemin, et nous offrit une petite pause rafraîchissante. Nous finissons par déboucher sur une prairie d’altitude qui va composer l’essentiel du reste de la randonnée. Un morceau du sentier longe un marais, qui est baigné par les nuages.
L’atmosphère qui règne ici est saisissante, un calme comme j’en ai rarement vu plane, aucun bruit aux alentours, comme si le temps s’était arrêté à cet endroit, c’est à la fois beau et terrifiant. La suite de la randonnée se fit au milieu de la prairie, qui se trouvait parfois coupée par des vestiges de murets en pierre sèche ou bien par une clôture. Des points d’eau sur le côté faisaient le bonheur de petits oiseaux, qui venaient s’y abreuver.
La fin du sentier arrive et donne sur une route. La journée étant déjà bien avancée, nous avons décidé de finir la randonnée par la route, une partie du groupe sentant déjà la fatigue se présenter. La fin de notre route s’est terminée par un sentier dans la forêt, à la frontale, la nuit nous entourant déjà de ses ombres. Après avoir installé les tentes et manger un repas bien mérité, nous nous sommes installés au chaud dans nos duvets, pour une bonne nuit de sommeil ! Cette randonnée ne nous aura peut être pas offert un florilège de paysages époustouflants mais l’ambiance qui nous a suivi tout au long en valait le coup.
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