Je recherche depuis quelques mois un moyen de voyager. En sac à dos, en camion… puis le vélo me vient à l’esprit. Ça me parait être l’alternative parfaite. Pourquoi n’y ai-j pas pensé avant ?!
Car autant au niveau de la réalité économique extrêmement basse, qu’au niveau liberté d’action, c’est top. Alterner des moments seuls retirés en nature et d’autres de partage social vu l’accessibilité élevé aux autres est tout à fait réalisable facilement.
Bingo, je décide donc de m’équiper rapidement, un peu à l’arrache, pour tester ça afin de voir si la pratique est aussi cool que je l’imagine. Je décide donc d’aller voir une copine en Ariège, un petit Bordeaux/Ariège aller-retour pour commencer, ça va le faire.
Je pars donc de Bordeaux avec la banane. Je passe par le canal du midi, RAS, je bivouac par-ci par là, nikel. J’arrive même en avance sur le pseudo planning, tout roule.
On décide avec la copine de faire 3 jours d’autonomie en mode vélo également. Tout se passe bien, elle adore. Itinéraire et bivouac sympa mais vient la deadline du timing, il faut penser à clôturer la boucle. A savoir qu’à titre perso, je pense depuis quelques mois à être à l’écoute de moi même, de mes envies, mes émotions… j’ai vraiment envie de faire cet apprentissage. D’ou, en partie, la motivation du voyage à réalité économique réduite. Et je m’aperçois clairement que je n’ai aucune envie d’amorcer le retour. Aussi bien vers chez elle, que vers chez moi… Et ça tombe bien, car les contraintes que je m’impose sont actuellement uniquement dans la tête. Alors, je décide de m’écouter à partir de « là maintenaient tout de suite » !
Nos chemins se séparent, et je décide de me diriger vers une source d’eau chaude à 2-3 jours de vélo en direction de la méditerranée.
Arrivé à cette fameuse source, le bain est salvateur. Et pour début novembre, heureusement qu’il est chaud ! J’y rencontre des gens sympa et même une femme qui m’invite chez elle à Perpignan.
Ma fois, pourquoi pas. En plus, j’ai bien envie de traverser les Pyrénées-Orientales… et ça tombe plutôt bien puisque je suis à l’écoute de mes envies. Et la méditerranée n’est pas si loin…
Je continu ma route sur la côte vers le sud, « pour voir » puisque je ne connais pas, et il faut dire que je ne suis vraiment pas loin de l’Espagne… ça serait dommage !
Maintenant, il faut se rendre à l’évidence. Je suis parti, et je ne suis pas prêt de rentrer tout de suite. Si je continu de descendre, pourquoi pas faire un tour au Nord du Maroc que je ne connais pas. J’opte pour cette idée et je fais en sorte pour que l’on m’envoi mon passeport car pour l’Ariège, ça ne me paraissait pas nécessaire…
Je continu la descente mais au niveau de Valence je décide de couper par les montagnes. S’enchaînent quelques bivouacs assez sympas.
Et me voila arrivé à Algésiras ou je prends mes billets de ferry pour le lendemain matin.
Je continu ma route via les montagnes Marocaine. J’ai décidé d’aller vers Chefchaouen. Mais vers Bounzal je rencontre des gens super qui m’invitent pour passer Noel à Tanger. Je bifurque donc direction l’ouest et remonte un peu vers le Nord. J’y passerai une semaine et demie.
Je reprends la route toujours direction Chefchaouen, et me fait un petit bivouac. Aussitôt la tente mise, on vient me voir pour m’inviter, me proposer à manger… je décline gentiment car l’envie de nature se faisait ressentir.
Je continu et tombe sur des paysans en train de manger. Ils m’appellent, je vais les voir et ils m’installent aussi sec avec eux. Je reprends la route le ventre plein et décide d’installer le bivouac. Idem que la veille, on vient me voir pour dormir à la maison et me propose à manger. Je décline gentiment mais on vient m’apporter un plat succulent dans ma tente. Le lendemain, c’est petit déj’…
En continuant ma route, je tombe sur des berbères pauvres financièrement parlant. Pourtant, ils m’invitent et m’offrent ce qu’ils ont.
Je reprends la route et me fais héberger, on m’apporte à manger puis le petit dej au petit matin. Ils me proposent de rester mais je prends la route est arrive à Chefchaouen.
J’y reste deux semaines et demie. Dans une maison en plein dans la médina. Immersion assurée ! Un gars croisé dans le ferry que j’ai revu par hasard là bas m’a proposé ce bon plan. Du coup, j’ai hébergé souvent des touristes que je croisai quand j’allai au marché.
J’y ai également rencontré plusieurs personnes, des locaux. Dont un étudiant qui n’avait pas d’argent pour se payer le taxi pour passer ses examens. Je lui ai donc proposé de le payer en échange de cours d’arabe. J’y ai également rencontré une fille, et y ai découvert encore plus la pression sociale qu’elles subissent.
Je voulais continuer vers le sud, puis le Sénégal et pourquoi pas plus… mais sans préparation, sans vaccin, sans carte de groupe sanguin et également avec des affaires restées en France, ce n’était malheureusement pas jouable. Je décide alors d’amorcer le retour pour à la fois m’occuper de vendre tous ces trucs qui empiète sur ma liberté, mais aussi de me préparer un vrai vélo de voyage avec une organisation sur mesure pour mon futur départ.
Alors c’est parti, direction l’Espagne en passant par Ceuta, re Algesiras et cette fois, on va remonter la côte atlantique en passant par le Portugal puisque je ne connais pas !
Quelques photos du Portugal, les paysages et les gens y sont très sympas.
J’ai remonté la côte jusqu’à Porto, et je suis entré dans les terres pour suivre le Rio Douro. Juste avant de passer la frontière et revenir en Espagne pour aller vers Zamora, je croise un paysan avec qui je vais passer une semaine en mode « woofing ». Même si il ne se sert pas d’internet ni même d’un ordinateur.
Je taille la vigne avec lui, on s’occupe de ses châtaigner, on va ramasser ses oranges… il me fait visiter ses pans de montagne d’olivier, d’arbres fruitiers… me fait gouter son vin sans aucun conservateur, son huile d’olive, ses patates etc… Vue plongeante sur le Rio Douro, avec source d’eau à proximité…
Une qualité et une abondance qui m’a fait me sentir riche, même si ce n’était pas à moi… Une sérénité jamais connu auparavant.
Je n’ai pris aucune photo mais je me rappelle très bien. Le matin sur le tracteur, avec les chiens qui courraient à coté… le cadre splendide. De la nourriture, de l’eau… L’échange, l’entraide. Juste une petite semaine, et pourtant…
Je reprends la route, retourne en Espagne pour la traverser tranquillement. Je fais une pause d’une semaine chez le papa à Saint Sébastien, puis je suis de retour sur Bordeaux pour les préparatifs.
Je tiens à dire plusieurs petites choses pour clôturer :
- J’ai rencontré beaucoup d’autres personnes, on s’est même retrouvé à rouler jusqu’a 6 en Espagne.
- Je n’ai jamais attaché mon vélo, et je me suis fait piquer qu’un chargeur solaire + batterie par des gars avec qui j’ai passé une bonne soirée… En 6 mois, très bon ratio je trouve.
- Il est très facile de trouver des endroits ou dormir, comme des gens pour parler si on le souhaite.
- Le voyage à vélo casse les codes, les barrières. Bordeaux – Maroc ?! Facile ! ça ouvre le champ des possibles.
- Voyage et argent ? Budget plus ou moins 200 / 250€ par mois. Donc si vous divisez vos économies en mois de liberté, ça donne quoi ?
Me concernant, je suis quasi prêt pour repartir faire le tour de l’Asie. J’ai tout vendu, c’est plus qu’une question de semaines. Concernant le retour, no timing. J’imagine grossièrement 3 ans.
Au plaisir de vous lire, ou mieux, de partager un petit moment en live !
Si vous voulez vous greffer pour une semaine ou deux, ça sera avec plaisir. Prenons contact.
Au plaisir,
Ima
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