Au départ de cette cyclo-randonnée une idée toute simple : aller sur la plateau de Bure à vélo où un rassemblement était organisé pour s’opposer à un projet d’enfouissement de déchets radioactifs est en cours de réalisation. Après quelques coups d’œil sur une carte, un itinéraire s’est très vite imposé : la Voie verte, puis la Voie bleue et enfin le Canal de la Marne à la Saône, soit environ 450 km d’itinéraire cyclable aménagé et balisé à travers la Bourgogne et la Champagne.
Pour cette cyclo-randonnée de six jours, nous avons décidés de voyager léger en emportant dans nos deux sacoches le strict minimum pour être autonome : quelques affaires pour se changer, de quoi bivouaquer et de quoi préparer à manger. C’est vraiment agréable de pédaler léger ! L’itinéraire est assez cyclable : le dénivelé est quasi-inexistant, l’orientation est évidente et il se déroule essentiellement sur des voies vertes en bordure de rivières et sur des voies partagées à faible trafic au milieu de la campagne… excepté quelques centres urbains à traverser, mais rien de bien insurmontable.
Au fil cette itinérance, on découvre, kilomètre après kilomètre, un environnement fluvial qui nous est inconnu. On est loin des espaces « naturels » prestigieux que nous avons l’habitude de parcourir… mais les rives pittoresques de la Saône et ses cités fluviales, les anciens villages de pêcheurs situés le long de la « vieille Saône », les charmants villages de la campagne bourguignonne, les chemins de halage des canaux passant d’écluse en écluse ont aussi leur charme. Souvent, on a l’impression d’être seul au monde, déconnecté de la vie urbaine et de ses méfaits : c’est apaisant et reposant. Et puis, on découvre aussi des lieux improbables, comme cette plage aménagée pour se baigner dans la Saône.
Sur le trajet, il est très facile de trouver un endroit pour bivouaquer, il y a de la place partout, il n’y a quasiment personne, il n’y a qu’à faire son choix. Il est tout aussi aisé de se ravitailler en nourriture puisque nous traversons régulièrement de charmants petits villages, et quelques villes plus importantes. C’est l’occasion de découvrir les spécialités culinaires locales, qu’il est tout à fait possible de cuisiner au réchaud… et oui, en bivouac à vélo, on peut manger aussi bien que chez soi.
Et à notre grande surprise, l’itinéraire est également plutôt bien desservi par le réseau ferroviaire, ce qui peut s’avérer très pratique pour envisager faire une partie du trajet, l’aller ou le retour, en train… même si l’objectif du cyclo-randonnée est quand même de pédaler à la découverte des territoires. Et en Bourgogne et en Champagne, il y a de quoi faire si vous êtes à la recherche d’une itinérance paisible, verdoyante et gourmande.
Etapes de la cyclo-randonnée
1er jour : de Mâcon à Châlon-sur-Saône (80 km)
Depuis la gare SNCF de Mâcon, un itinéraire cyclable est aménagé pour rejoindre facilement le départ de LA Voie Verte à Charnay-lès-Mâcon. On emprunte ensuite le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer pour rejoindre Châlon-sur-Saône. Il s’agit de la première voie verte créée en France, c’était en 1997.
2ème jour : de Châlon-sur-Saône à Lechâtelet (65 km)
Pour cette seconde étape, on emprunte la Voie Bleue dès la sortie de Châlon-sur-Saône. On remonte la Saône, avec quelques passages dans les terres, là où les bords de la rivière n’ont pas encore été aménagées, jusqu’à Lechâtelet, un ancien village de pêcheurs situés le long de la « vieille Saône ». Ce tronçon fait partie de l’itinéraire européen EuroVelo 6 Atlantique – Mer Noire.
3ème jour : de Lechâtelet à Auxonne (50 km)
Sur ce troisième tronçon, l’itinéraire alterne de petites routes tranquilles dans la campagne bourguignonne, des sites propres en bord de Saône et un petit passage de la Voie verte du Canal du Rhône au Rhin. On rejoint d’abord la cité fluviale de St-Jean-de-Losne, puis l’ancienne place forte d’Auxonne.
4ème jour : de Auxonne à Percey-le-Grand (70 km)
Pour cette quatrième étape, on continue de remonter la Saône jusqu’à Heuilley-sur-Saône, où l’on bifurque sur la Voie verte du Canal de la Saône à la Marne. On pédale alors sur le chemin de halage du canal, tantôt rive droite, tantôt rive gauche, les paysages sont verdoyants. Ne pas hésiter à faire quelques détours pour découvrir les villages alentours, par exemple Fontaine-Française.
5ème jour : de Percey-le-Grand à Chaumont (80 km)
Sur ce cinquième tronçon, l’itinéraire continue de remonter paisiblement les berges peu fréquentées du Canal de la Marne à la Saône, d’écluse en écluse. Une quinzaine de kilomètres avant Langres, on doit toutefois emprunter une route départementale pour franchir le relief (le canal passe dans un tunnel).
6ème jour : de Chaumont à Luméville (85 km)
Pour cette dernière étape, le tronçon entre Chaumont et Joinville ne change pas vraiment de celui des jours précédents, on est toujours le long du Canal de la Marne à la Saône. A partir de Joinville, on emprunte une route départementale vallonnée avec un faible trafic automobile pour rejoindre le plateau de Bure et Luméville.
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