Après de longs mois de confinement causés par la pandémie de Covid-19, je décide de suivre pour la première fois mon père, cyclovoyageur landais, dans ses aventures cyclistes. Ce sera sur les côtes sardes que je découvrirai les bonheurs de ce type de voyage !
Dès les premiers coups de pédale, notre voyage est marqué par un relief très vallonné. Nos gouttes de sueur abandonnées sur le bitume sarde sont cependant toujours récompensées. Après deux jours de pluie continue, nous nous élançons vers le col de Genna Silana à 1017m d’altitude en empruntant la mythique orientale sarde. Les pourcentages plus modérés qu’à l’ouest nous permettent de profiter du panorama offert par le petit village de Baunei à 500m d’altitude ainsi que des plateaux isolés, vastes terrains de jeu pour les chèvres et brebis sardes. L’arrivée au col se fait dans un épais nuage qui interdit le passage aux timides rayons de soleil du jour et fait ainsi régner une température bien douce (11,5°C). Plus que le sommet, c’est bien la montée à travers les montagnes de l’Ogliastra qui nous séduit et fait la splendeur de l’étape, illustrant à merveille le célèbre adage “le plus important, ce n’est pas la destination, c’est le voyage”.
Au sud de l’île, les plages entre Teulada et Chia sont nos premiers véritables coups de cœur. Au détour d’un virage, nous nous retrouvons nez à nez avec une petite crique peu profonde dont le fond recouvert de sable blanc reflète à merveille les rayons du soleil pour offrir une eau d’une clarté digne de carte postale. C’est un chef d’œuvre pictural qui se tient devant nos yeux. La couleur bleu turquoise de l’eau proche des plages contraste avec l’obscurité plus prononcée des eaux plus éloignées pour répondre à la clarté du ciel méditerranéen.
Au nord d’Olbia, nous empruntons un ferry en direction de l’archipel de la Maddalena. Les beautés de ces îles sont multiples : entre routes vallonnées offrant de magnifiques panoramas sur la Méditerranée et la côte sarde, les chemins sauvages dans la forêt de Caprera et les petites plages de sable blanc aux eaux bleu turquoise, l’archipel reste, pour nous, un des plus beaux lieux de Sardaigne.
Parmi nos souvenirs marquants, je citerais une rencontre insolite qui s’est produite sur cette île. Alors que nous venions d’essuyer 2 jours de mistral dans le sud-est de la Sardaigne, nous décidons de nous accorder 1 jour de repos pour parcourir le magnifique archipel. Au beau milieu de la nuit, nous sommes soudainement réveillés, non par l’agitation météorologique, mais bien par les grommellements d’un troupeau de sangliers venus remuer la terre à 20m des tentes ! Les appels de Papa les font rapidement fuir et nous pouvons reprendre notre sommeil bien mérité après les étapes éprouvantes que nous venons de vivre.
Après 1150km dont plus de 11500m de D+ en Sardaigne, cette aventure de 2 semaines nous aura convaincu d’une chose : voyager, c’est refléter ses sentiments et impressions d’un moment sur les paysages rencontrés pour mieux les admirer. La nature révèle ainsi sa beauté par les efforts fournis pour y accéder. C’est cette magie que rend possible le voyage à vélo.
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