Un client fidèle et de longue date, nous a posé une question intéressante sur le fait de pouvoir transférer le câble de la fixation Voile 3-Pin Hardwire sur la Voile 3-Pin cable et inversement. David à raison (Nous te saluons au passage – il se reconnaîtra !) de poser cette question, car dans le cadre d’un usage familial, d’un parc de skis, il aurait pu être utile d’interchanger les câbles.
Puisque nous aimons répondre à vos questions techniques, j’ai décidé, de faire mieux que répondre simplement à la question et de vous proposer un comparatif synthétique des différentes fixations de randonnée nordique en norme 75mm.
Pour comparer, nous vous proposons des photos, un tableau et les points forts pour chaque fixation. Vous retrouverez les caractéristiques techniques et notre avis de ces modèles directement sur les fiches techniques publiées sur la boutique Aventure Nordique dans la rubrique « Fixations de skis de randonnée nordique et de telemark léger ».
Réponse pour David
Non, les câbles des fixations Hardwire et 3-Pin Cable ne sont pas interchangeables. La forme et l’épaisseur ne sont pas identique. J’en profite au passage pour dire que lorsqu’on utilise la notion de câble pour les 3-Pin, il faudrait plutôt parler de « ressort », car ils sont plus rigides qu’un simple câble (comme par exemple pour ceux qui ont connu, le câble de la Riva 2 ou Riva 3 de Rottefella).
D’autre part, il n’est pas possible d’adapter un câble sur les fixations Hd Mountaineer 3-Pin de Voile et les Super Telemark de Rottefella. Elles ne disposent pas d’encoches pour en fixer.
Nous vous conseillons de bien choisir votre fixations avant d’équiper vos skis, car après vous ne pourrez pas revenir en arrière – A moins de démonter les fixations et d’en remettre d’autres à câble.
Gabarit 75 mm
Sachez que toutes les fixations présentées ici ont le même gabarit de perçage, c’est-à-dire que l’emplacement des trous est identique. Exception faite sur la Voile Hardwire sur laquelle on insère une cale de réhausse entre le ski et la fixation : la cale de réhausse (4 trous) se fixe sur les skis puis la fixation (3 trous) se fixe sur la cale de réhausse.
Pourquoi « 3-pin » et 75 mm ?
- 3 Pin : ce sont les 3 pointes qui dépassent de la fixation et qui viennent s’insérer dans les 3 trous de la chaussure.
- 75 mm : c’est la largeur du bec de canard à l’avant de la chaussure.
Comparatif des fixations 75 mm
Marque | Rottefella | Voile | ||||
Modèle | Super Telemark | Chili | HD Mountaineer 3-Pin | 3-Pin Cable | 3-Pin Cable Traverse | Hardwire 3-Pin |
Norme | 75 mm | 75 mm | 75 mm | 75 mm | 75 mm | 75 mm |
Avec 3-Pin | Oui | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
Poids / paire | 380 g | 1060 g | 440 g | 760 g | 998 g | 1220 g |
Avec câble | Non | Oui | Non | Oui | Oui | Oui |
Câble amovible | Non | Oui | Oui | Oui* | ||
Fabrication | Norvège | Norvège | Etats-Unis | Etats-Unis | Etats-Unis | Etats-Unis |
*Oui : à condition de faire un montage « à l’envers » du câble lors du montage des fixations. |
Fixations Rottefella
Les + de la Super Telemark
- Légèreté
- Simple et fiable
Les + de la Chili
- Solidité
- Rigidité : offre un bon maintien et rigidité latérale
- Pas de « 3 pointes » = n’endommage pas la semelle des chaussures !
Fixations Voile Usa
Les + de la HD Mountaineer 3-Pin
- Légèreté
- Simple et fiable
Les + de la 3-Pin Cable
- Légèreté
- Facilité d’enlever le câble
- Le cable offre un bon maintient latéral sans altérer le déroulé de pieds
Les + de la 3-Pin Traverse
- Points identiques à la 3-Pin Cable avec les cales de réhausse et les cales de montée en plus
Les + de la Hardwire 3-Pin
- Les câbles à ressort offrent une rigidité optimale pour un excellent contrôle des skis
- Les cales de réhausse donnent « plus de puissance » dans le déclenchement des virages.
En complément, une vidéo qui présente les différentes fixations 75mm
Excellente revue! (comme d’habitude) Mille mercis Régis!
David
Juste un rappel au sujet du « pourquoi 75mm ».
75mm était une des normes des chaussures et fixations de ski de fond jusqu’à l’apparition de la fixation 38mm d’Adidas, inventée par Armand Kreienbuhl (pas certain de l’orthographe du nom) et de la norme 50mm (à ce sujet, la première gagnante des 3 titres olympiques de l’histoire, Maria-Lisa Hammalainen, à Sarajevo en 1984, était équipe en 50mm).
Il y avait 3 normes fond, 71,75 et 79mm, qui était la largeur du « bec » de la semelle. Autant que je m’en souvienne, la 71 allait jusqu’au 38 ou 39, et la 79 démarrait à 42 ou 43.
Pour ma part, après quelques sorties avec une 3-pin câble, j’ai ajouté une plaque de rehausse de 20 mm sous ma 3-pin câble pour entreprendre traversée du Vercors 4 jours en mars dernier. Meilleure stabilité, beaucoup plus confiant, du costaud. (Je viens du ski rando alpin). Mais évidemment poids de la rehausse en sus. Les «3-pin câble Traverse» n’étaient pas encore sur le marché. En examinant vos photos, j’ai l’impression que la rehausse des Traverse est de 10 mm, donc certainement un brin plus léger.
Salutations. Hier 16.11.14, déjà sorti les skis, du côté d’Arolla 1800 m, Valais, Suisse. Pur bonheur, neige à mi-mollets.
Hello,
je reviens sur l’emploi des plaques de réhausse.
« les plaques de réhausse donnent plus de puissance dans le déclenchement des virages »
C’est tout à fait vrai, mais ça me semble un brin réducteur, en tout cas suffisamment réducteur pour se dire que si on ne cherche pas la performance et les sensations fortes en descente, ça ne sert à rien de s’encombrer de ces machins.
La puissance en ski c’est l’énergie déployée pour aller d’un point A à un point B, divisée par le temps. Présenté comme ça on peut vite convertir la puissance: en économie d’énergie, si on ne cherche pas à aller plus vite que la musique.
La plaque de réhausse c’est une ruse qui pèse 200g par ski et qui me permet de pousser moins fort sur mon chasse neige pour avoir la même efficacité. Au plat c’est au moins aussi lourd que les carres et ça ne sert strictement à rien non plus.
Cette ruse sert à accroître le moment de force. Pour imager le propos, si mon but dans la vie c’est de claquer des portes, soit je pousse comme un boeuf à coté des gonds, soit je cherche à être plus efficace en accroissant le moment de force et en poussant le plus loin possible de ces derniers (vers la poignée).
Mais les plaques de réhausse ne sont pas juste un moyen de gagner de l’énergie en descente (en chasse-neige, en stem, en virage dérapé, en virage coupé ou en TK). Les plaques permettent de gagner de l’énergie dans l’emploi de nos skis dans tous les terrains sauf au plat.
Parmi les futurs lecteurs, je suis sûr qu’il y en a plein qui ont déjà vécu de plus ou moins légères sensations de crispation dans la voûte plantaire dans les dévers indépendamment que la ligne soit montante, descendante ou quelle suive une courbe de niveau: plus on est proche des gonds et plus on force pour envoyer la porte. Traduction sur les planches: plus on a les pieds proche des semelles des skis, plus c’est dur d’emmener ces derniers là où on aimerait les voir aller, si le sol n’est pas rigoureusement plat.
Rigoureusement plat en SRN pour moi, c’est les lacs gelés ou les terrains de foot recouverts de neige, tombée avec des conditions de vent clémente.
Après faut quand même peser les pour et les contres de la surcharge des plaques.
– Plus le ski est fin moins les plaques sont importantes (distance gonds poignée réduite). C’est à relativiser, car faut prendre en compte que sur un ski fin un très bon skieur en descente peut chuter en prenant suffisamment d’angle en descente pour faire frotter l’étrier dans la neige, et qu’en montée dans un dévers très très fort l’étrier peut toucher la neige et empêcher la prise des carres. Là je vois déjà des skieurs qui se disent qu’ils ne vont jamais dans des dévers très fort, mais un dévers très fort n’est pas forcément long, ça peut être un talus franchissable en deux pas d’escalier qui mène à un beau plat confortable
– Dans la poudreuse, les plaques ont moins d’importance que sur la neige dure.
– Plus je suis fort en technique, et fort physiquement, moins j’ai besoin de ces plaques si je ne cherche pas à aller plus vite.
………ETC
Mesurer les pour et les contres c’est pas simple. D’autant que pour pouvoir vraiment ressentir le bénéfice des plaques faut déjà être assez bon skieur, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bénéfice quand on est moins bon skieur.
Pour mesurer ce bénéfice faudrait pouvoir quantifier le gain d’énergie sur la baisse de crispation en descente comme en montée, et faudrait pouvoir mettre en relation le poids poussé à chaque pas, (200g, mais une pulka c’est pas un sac à dos) au poids relevé après chaque chute évitée grâce aux plaques.
Bref c’est impossible à traduire ça très concrètement en Watt.
Mais dans mon boulot, si j’ai deux clients: un très fort et un débutant, et que deux paires de ski: une avec des plaques et une sans plaques, je ne me pose pas la question de qui va tirer le meilleur parti de ces plaques.
Attention toutefois:
Les rehausses (cales), c’est tres bien et très bien décrit par Sancho, mais avec des chaussures souples et/ou basse (genre crispi antartic), il est très difficile de « tenir » le ski ainsi rehaussé, la cheville n’étant pas assez maintenu (effet « talon aiguille)
Sur des Fischer E109, j’ai ôté les cales car j’avais moins de sensation (en tout cas moins de bonne) avec les rehausses. Le couple ski relativement fin/chaussures souple n’est de toute façon pas très adapter aux pentes alpines. Le skating est facilité sans cales (pour les transitions sur chemin « damés »).
Bref, les cales sont un plus dans certain cas, mais pas une solution a tout.
Guillaume,
Votre remarque est pertinente concernant les chaussures trop souples. Et c’est vrai que sur des skis étroits, il n’y a pas de nécessité ou d’avantages à avoir des cales de réhausse (à ne pas confondre avec des cales de montées).
L’équipe Aventure Nordique
Précisions: plaques de rehausse
Rapport couple skis/chaussures/fixations et terrain.
On pourrait même positionner le curseur selon le niveau du skieur, ce qui a été dit, mais aussi de sa tendance de formation initiale: alpine ou nordique. C’est peut être là que l’esprit libre du talon libre cher aux télémarkeurs tirera son meilleur parti. Pour ma part, lorsque j’ai ajouté des plaques de rehausse sous mes Voilé 3 pin-câble, sur des Madshuss Epoch avec des chaussures mi-rigides Crispi Svartissen, ce fut un choix en fonction de pouvoir passer quasiment partout comme en ski rando alpin, ce qui s’est avéré concluant par la suite. Sauf que… pour la GTJ, mes skis de rando nordique risquaient de me renvoyer à l’image d’un MTB/VTT sur une piste de vélodrome. Donc je me suis équipé de ski de fond. Vivement l’hiver prochain pour la faire par les Crêtes en SRN. D’ici-là, j’ai tout loisir de perfectionner mon Telemark sur des pistes alpines, puisque la neige est toujours là.
bonjour, connaissez vous les fixations 412 de chez rottefella? sont elles adaptées pour le SRN?
Les 412 sont utilisables en randonnée nordique. Comme les Riva 2 et Riva 3 qui ne sont plus fabriquées par Rottefella.
bonjour, ma question peut paraître absurde, mais bon.. Le fait de ne pas avoir de système de déclenchement sur ce type de fixe peut t-il engendrer un risque important pour les genoux en cas de chute en descente ? Si oui, existe t-il des système de déclenchement qui peuvent être installés sur ces fixe ?
Bonjour Raphael,
C’est une très bonne question ! Non en randonnée nordique, il n’existe pas de système de déclenchement des fixations. La vitesse de déplacement et de descente en SRN est relativement faible. A la montée mais aussi à la descente, nous avons toujours le talon libre, ce qui apporte une grande souplesse ! Lorsqu’il y a une chute, généralement, elle n’est pas violente et la liberté des chaussures fait qu’on se fait rarement mal. Cette flexion chaussures-fixations est suffisante en terme de sécurité.
Bonjour . J’utilise des ski avec deux bandes de mohair . Elles sont un peux usées par l’usage.Peux on en trouver en remplacement ?
Bonjour, Je suppose qu’il s’agit de skis de randonnée nordique « anciens » ? Il n’existe donc pas de peaux de remplacement dans le commerce taillées aux dimensions de vos bandes en mohair. Par contre, vous pouvez sans doute utiliser une peaux droite et la coller par-dessus lorsque vous en avez besoin (comme une peau classique). Ou alors, il faudrait couper des bandes dans des peaux neuves et les coller définitivement à la place de vos anciennes (bricolage). Notre sélection de peaux, colles et accessoires de fartage : https://www.aventurenordique.com/ski-randonnee-nordique-backcountry/peaux-de-phoque.html
Bonjour,
Je découvre votre site et il est formidable, les vidéos, les présentations de matériels… je m’y retrouve presque !
Je viens du ski de rando alpin et j’aimerai faire du ski nordique (souplesse des chaussures, légèreté et polyvalence de cette façon de randonner, je pratique dans les Vosges maintenant…) avec la possibilité de fixer le talon pour la descente. Connaissez-vous des équipements qui donnent cette possibilité ?
Merci à vous et bon début de saison !
Anita
Bonjour Anita,
Merci pour votre message qui donne envie de poursuivre l’Aventure afin de vous informer, conseiller et vous trouver le meilleur équipement.
Pour répondre à votre question physique et presque philosophique… Vous voulez fixer le talon ? Réponse : faites du ski de rando alpin !
Ici, on vous propose d’avoir le talon libre / esprit libre 🙂 Mais pourquoi vouloir attacher ce satané talon ? Pour faire quoi ? Surtout Pas ! De grâce, ne faites pas cela.
Plus sérieusement, le Ski de Randonnée Nordique se pratique toujours talon détaché sur des terrains et pentes nordiques. C’est tout l’intérêt et tout l’enjeu du SRN. Avoir, le talon détaché et libéré de contraintes, c’est de pouvoir alterner montées, descentes, plats sans manipulations. C’est d’autant plus vrais que la plupart des skis en Backcountry ont des écailles. On doit avoir des peaux en fond de sac, mais le principe c’est de les utiliser le moins possible. Comme vous l’avez indiqué, la randonnée nordique, c’est la souplesse, la légèreté, la flexion naturelle du pied. Le SRN, c’est le Papa de tout les skis, c’est à la base un moyen de déplacement à pied qui est maintenant devenu un engin de glisse et ludique. Le fait d’avoir le talon libre perturbe les Alpins, mais, c’est vraiment toute la force de la Randonnée Nordique… A la base, cela peut-être vu comme une contrainte, mais une fois qu’on maitrise ce « jeu d’équilibre » c’est un vrai plaisir et cela procure de bonnes sensations… Et puis, en talon libre, la technique la plus naturelle est le telemark…. Pas du tout obligatoire, mais fortement conseillée 🙂