« Les vacances à vélo ?? Encore ????… Dommage, j’ai encore des cours en juillet, mon semestre ne sera pas encore fini… »
« J’serais bien venu, mais j’ai un job pour cet été…. »
« j’peux pas… j’ai piscine »
« Ah non, merci, les vacances à vélo, ras le bol ! Je préfère les vacances « normales », aller à la mer avec mes cousins, ou rester ici, à refaire le monde avec mon copain… »
J’ai bien compris les messages, les enfants ne veulent pas venir profiter du bon air pur de nos montagnes… Je partirai donc toute seule (ben oui, je suis grande, non ?)
Direction : les Alpes, ou plutôt, la traversée de l’arc alpin, depuis la Slovénie jusque… eh bien, jusqu’à la maison, à côté de Gap, et en vélo (évidemment).
Rallier le point de départ fut relativement facile bien qu’un peu long : 16 heures de bus depuis Marseille jusqu’à Lublijana, point de départ de mon odyssée.
1 – La Slovénie – de Lublijana à Tarvisio
La traversée de la Slovénie, c’est un peu la mise en jambes de ce périple. Les premiers bivouacs, la première pluie, la première casse de matériel (PB avant ; merci les colliers Rieslan !)… Mais aussi des paysages à couper le souffle, les forêts, les montagnes (le Triglav entre autres), les rivières en fond de vallée… et des pistes cyclables de rêve. Je remonte le long de la rivière Sava jusqu’à la frontière autrichienne.
2 – L’Autriche – de Tarvisio à Sillian
L’Autriche, ça se mérite. Première côte à 18%, forcément, ça secoue un peu (ascension du Col Windishe Höhe, 1110 m.) mais ça passe bien, c’est bon signe pour la suite du voyage. Lorsqu’on s’engage sur une traversée des Alpes, il faut s’attendre à en gravir beaucoup, des côtes… Mais la récompense est à la « hauteur » de mes efforts : l’arrivée sur le lac du Weissensee, une pure émeraude enchâssée dans son écrin de forêts, nichée au creux des montagnes, est à couper le souffle… et pour traverser le lac d’est en ouest, c’est bateau obligatoire ! Ensuite, il n’y a qu’à se laisser glisser le long de la Drau jusqu ‘en Italie.
3 – L’Italie – de Sillian à Livigno
Mama mia ! La traversée des Dolomites, de belles rencontres, des Italiens bavards, des vaches coquines, ma ché bello ! Je quitte la route pour m’enfoncer au cœur des montagnes du Massif de Fanes, à l’Ouest de Cortina d’Ampezzo.
Les pistes cyclables, c’est bien, mais sortir de sa « zone de confort », ça pimente l’aventure ! Traverser un massif, c’est pédaler, mais c’est aussi pousser le vélo sur des sentiers escarpés, et parfois même devoir détacher les sacoches pour franchir les passages les plus exposés. Je retrouve les sensations du VTT, en somme.
Je poursuis par les montagnes et les cols du Nord de l’Italie (Paso Gardena, Alpe di Siusi…) jusqu’à Bolzano, puis traverse à nouveau un parc naturel de toute beauté : le Parc du Stelvio. Un paradis pour le VTT, les itinéraires sont bien roulants même si les côtes raides imposent des poussages fréquents. Mais une fois en haut, forcément, ça descend, et quelles descentes ! Du pur bonheur.
4 – La Suisse – de Livigno au col de la Forclaz
Avec la Suisse, j’entre « dans le dur ». Finie, la Dolce Vita italienne ! En suisse, on ne rigole pas : des montagnes, encore des montagnes, et des cols, encore des cols : Forcola di Livigno, Bernina pass, Oberalp pass, Furka pass, La Forclaz… pour n’en citer que quelques-uns ! Et partout, le petit train rouge et blanc qui joue à cache-cache avec les sapins…
5 – La France ! – du Col de la Forclaz à la maison
Arrivée à Chamonix, c’est simple : je tourne à gauche et je « descends » jusqu’à Gap. Sauf qu’il y a encore quelques (petites) formalités (et quelques cols…) : la traversée des contreforts du Mont Blanc (Prarion, Col de Voza, Contamines-Montjoie) jusqu’à Megève, la traversée du Col des Aravis jusqu’à Annecy, le col du « Merdassier » (quel nom !) où je suis allée juste pour prendre la photo du panneau… et pour éviter de remonter une côte de 4 kilomètres, j’ai préféré descendre par un sentier de randonnée qui s’est avéré quasiment vertical. Résultat : un vélo dans le ravin (avec les sacoches..), un porte bagage arraché, et la roue avant bien voilée…. Plus de peur que de mal, un loueur de vélo à Thônes me remet tout en place et je peux repartir…
Il fait tellement chaud que je ne recule devant rien pour échapper à la fournaise des fonds de vallée : les glaces, bien sûr, mais aussi les petits bains dans les fontaines, ruisseaux et autres abreuvoirs, et surtout, je reste en hauteur : traversée des Bauges jusqu’à Chambéry, la traversée de la Chartreuse jusqu’à Grenoble, la traversée du Vercors jusqu’à Die, et enfin, enfin, l’arrivée à la maison !
Au total, 4 semaines de voyage à travers 5 pays, 1500 km parcourus, 21848 mètres de D+, entre 20 et 30 cols gravis (à la louche…), des images plein la tête, de belles rencontres, … et une furieuse envie de repartir !
Véronique,
avec ces quelques lignes et ces superbes photos, tu viens de me faire voyager; mais surtout de nous démontrer ton endurance et ton moral.
Vincent
j’aime excellent reportage animé de splendides photos
Bravo Véro, bel exploit, belle expérience humaine, respect total. Pour avoir fait la traversée des Alpes à Ski de Vienne à Nice, je sais ce que ça représente. Biz et à bientot pour une rando DEVOLUY
Bravo Véronique. Tu nous as régalés quotidiennement avec tes
reportages photos et maintenant ce résumé est bien sympa. Et tu as fait un sacré exploit sportif ! Bisous
Je souhaite apporter une petite précision à ce récit, pour réparer une maladresse de ma part, et rendre à César ce qui appartient à César : n’ayant aucune imagination pour créer des itinéraires originaux, j’ai trouvé l’inspiration et l’itineraire de ce voyage sur le blog TSAGAVENTURE.COM. Il est super bien documenté et illustré, allez y jeter un œil, vous y balader, y rêver, y trouver l’inspiration pour vos prochaines sorties, bref, vous y perdre un peu, ça fait rêver et ça fait du bien!
Coucou Véronique, un sacré exploit, magnifiques photos,, que du bonheur,,, Bisous a toi et a bientôt dans une petite sortie dans les Hautes Alpes ..
Voilà une belle histoire qui fait plaisir à lire ! Merci et Bravo !
Je me suis régalé à lire ce matin, ému par vos mots, l’humour emprunté et la dérision de vos récits, un grand bravo et quelle belle leçon de vie.
Bonjour,
on est très intéressé par ton parcours.
Nous aurions voulu la trace gpx mais la famille tsaga ne nous a pas répondu.
Pourrais tu nous l’envoyer ?
Merci