Dans la rubrique, « C’est vous qui le dites », nous donnons la parole à nos clients-pratiquants… Une parole libre autour de l’Aventure, de la Nature, du Voyage, de l’Exploration…
Claude a eu la gentillesse de nous envoyer un récit humoristique d’une randonnée ; particulièrement mouillée ; dans les Pyrénées. C’est avec plaisir que nous la partageons ! Merci Claude ! Sachez, chers lecteurs pratiquants, du plein air, que vous pouvez nous envoyer vos récits d’expé, de voyage…
Bonjour,
J’ai cru comprendre que vous aimez les récits de rando… Voici la photo de la ½ Nigor que j’ai achetée chez vous et qui me donne toute satisfaction, (même s’il fait humide et froid !) au col de Puymorens. Je précise, bien que nous randonnions à deux, que mon âne Pito ne dort pas dedans…
Evidemment ce récit se veut humoristique… Mais cette rando aura été particulièrement mouillée ! La tente (1/2 Nigor) n’aura pas vraiment séché en presque 2 semaines… Mais elle me donne toujours toute satisfaction.
Ô chères Pyrénées, ô montagnes agrestes
J’aime à vous parcourir, cœur léger, le pied leste
Avec Pito mon âne, le plus doux des sherpas
Fidèle compagnon qui avance à mon pas.
Je monte et j’avance en contemplant les cimes
Enneigées et sauvages, paysage sublime !
Mais la pluie qui survient me navre, tout se brouille !
L’eau qui tombe du ciel est froide et nous mouille
Il rabat ses oreilles et moi mon capuchon
Il nous faut du courage, avançons, avançons !
Les averses s’éloignent, voici le bon moment
Pour installer la toile de notre campement
Pito aura son herbe et moi mon duvet chaud
La pluie poursuit son chant autour de mon berceau
Les cieux nous sont hostiles mais le moral est bon
Je rêve que je monte, avançons, avançons !
Un rayon matinal me met le cœur en fête
Joyeux, revigoré, je pars à la conquête
Du col qu’il faut gravir, affronter le névé
S’engager sur la glace et ne pas chanceler…
Les langues de la neige sont celles du dragon
Nous le transpercerons, avançons, avançons !
La grêle nous fouette et frappe les cailloux
Ce cliquetis guerrier doit me rendre un peu fou
Il est vrai que j’arrive en pays catalan
Le virus m’a frappé, je suis indépendant !
Et ne peux me résoudre à entendre raison
Renoncer serait lâche, avançons, avançons !
Les gués sont des barrages aux flots tourbillonnants
Moi je crie « En avant ! » et eux « No pasaran ! »
Le sentier est glissant, la boue retient nos pas
Epuisés, nous allons, héroïques forçats
Sous un ciel tourmenté, dix jours que nous marchons !
Retrouvons, comme Ulysse, notre chère maison…
Les joues hâves, l’œil creux, je suis un pauvre hère
Qui frappe à la porte d’un catalan austère
« Victime du déluge, aidez-moi, je vous prie
Ayez pitié de nous tout mouillés et transis
Nous n’exigerons pas une arche de Noé
Mon âne est fort modeste et prêt à embarquer
Sur le plus frêle esquif ou le moindre radeau
Qui pourra nous sauver de la montée des eaux. »
La rando s’interrompt, cruelle déception
Il me fallait choisir, Pito ou les poissons !
Mais j’en fais le serment : un jour nous reviendrons.
Laisser un commentaire