Le plus dur, c’est de prendre la décision.
Un voyage en Europe programmé, déprogrammé, reprogrammé et, 4 jours avant le départ, reporté à l’an prochain. Cette année n’est pas la bonne pour découvrir le monde. Soit, je partirai en France. Mais où ? Comment ? Et avec qui ? J’appelle les copains, je regarde la carte, les horaires de trains, la météo… Je pèse le pour, le contre, mon sac… Et puis je tranche : ça sera un voyage à vélo de 3 jours avec Julia le long des canaux de Bourgogne et du Jura.
Je circule à vélo au quotidien, je voyage en itinérance, je suis bénévole au festival du Voyage à vélo. Beaucoup de mes amis ont fait des voyages à vélo, extrêmes ou très simples. Mais, bizarrement, je n’ai encore jamais sauté le pas ! Pourquoi ? Une question matérielle peut-être : impossible de mettre un porte-bagages sur mon vélo.
Alors mon premier voyage à vélo commence là. La veille du départ, je dois équiper le vélo. Confiante, je réunis tous les éléments nécessaires à la construction d’un porte-bagages ultralight spécial vélo de route copié sur celui d’un ami. Je scie, je perce, je plie, j’assemble… 21heures : très fière de moi, j’envoie la photo du résultat à ma partenaire de voyage. 23 heures : je pose un sac sur le porte-bagages et… crac ! Ça ne tient pas du tout. Vite, je cogite à une autre solution… Ce sera la remorque à matériel. J’enlève la caisse, je fixe une plaque sur le châssis, un sac à dos par dessus. Ce ne sera probablement pas pratique dans les 5 trains que nous prévoyons de prendre, mais ça fera l’affaire.
Samedi, 5h18 : c’est l’heure de monter dans le premier train. Surprise, ça se passe bien ! Le sac à dos fixé au châssis de la remorque permet de porter mon chargement sur le dos et libère les mains pour gérer le vélo. Parfait.
10 h : arrivée à Alésia sans encombre. Nous ré-arrangeons les sacs, enfilons les lunettes de soleil et c’est parti pour le premier coup de pédale. La remorque tire un peu en montée, mais c’est raisonnable.
Julia est la personne parfaite avec qui faire un premier voyage à vélo. Outre le fait que c’est une très bonne amie, c’est une cyclo-voyageuse experte. Elle ne compte plus les bornes tellement elle en a fait. Elle a sillonné l’Europe, connaît beaucoup de voies cyclables en France et, surtout, elle a, depuis Chambéry, voyagé jusqu’en Inde sur son joli vélo jaune ! Toute seule ! Et ouais, ça en impose.
Je suis entre de bonnes mains. Je sais qu’en cas de pépin, elle saura nous sortir de là. Qu’elle saura penser à tous ces détails pratiques qui m’échappent encore, comme trouver un compresseur dans une station essence le long de la route pour regonfler les pneus avant d’attaquer la véloroute.
L’opération faite, nous tournons à droite, puis à gauche et rejoignons le canal. Sous un soleil radieux mais pas écrasant, nous prenons la direction du sud et de mon premier voyage à vélo.
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