L’aventure commence le 3 mars 2018, nous sommes 3 filles qui décidons de partir 3 semaines et de vivre notre voyage au Chili avec le plus d’authenticité possible. Nous voulons de l’échange, tout connaître de l’histoire, de la culture, des croyances et bien sur de la gastronomie.
Nous ferons du Sud vers le Nord. Aucune de nous n’a déjà réalisé de trek, seulement des randonnées alors soyons folles, profitons de ce voyage, réalisons un trek en Patagonie de 5 jours soit 72 kms avec des dénivelés jusqu’à 800m. Le summum de cette expédition sera le lever du soleil sur les tours du Torres del paine (3 grandes tours de granit).
Le 7 mars nous prenons l’avion direction la Patagonie chilienne. A Puerto Natales, nous louons tout le nécessaire du parfait campeur, des tentes que nous nous entraînons à monter dans la boutique, des duvets qui à eux seuls remplissent déjà nos sacs de randonnées! Ah ouais, on est mal! Car en plus de cela il va falloir faire rentrer toutes nos affaires!
Le soir nous préparons nos sacs. Après plusieurs tentatives et l’aide d’une jeune militaire chilienne avec qui nous partageons la chambre, les sacs sont enfin prêts. Nous porterons environ 14 kilos.
Réveil à l’aube, direction Torres del Paine pour le trek W.
Nous faisons le trek d’Ouest en Est. Une fois le trek commencé, pas de retour possible, pas de secours possible. Celui qui commence ne peut que continuer alors… Allez on fonce. Tout le monde parle de ce trek, le plus dur sera le climat, on nous le répète.. au moins on sera prévenu.
Le premier jour
Nous rejoignons le camping Grey. Nous nous habituons à la charge de nos sacs. Nous marchons dans la bonne humeur, en chantant pour se donner du courage. Le paysage est déjà grandiose malgré la tristesse de voir ce paysage dont les arbres sont encore marqués par l’incendie de 2012 à cause d’un campeur.
Les montées ne sont pas des plus simples, les passages parfois tortueux, parfois il faut escalader mais la beauté du paysage est grandiose. Déjà les premiers blocs détachés du glacier parsèment le lac Grey. Nous arrivons après 11 kms soit 4h de marche au camping Grey. Nous plantons la tente et décidons de reprendre la marche afin d’avancer au plus près du glacier avant la tombée de la nuit.
On s’assoit et observons ce gigantesque glacier.
La nuit tombe, il est temps de retourner au campement. Ce soir, comme tous les autres soirs, ce sera repas lyophilisés, et il faut dire que nous avons hâte de découvrir à quoi cela peut ressembler. On se retrouve dans une grande « cuisine », on s’assoit à une table à côté d’Américains, avec qui nous échangeons d’abord sur le visuel de nos plats puis très vite nous échangeons sur nos impressions et prenons de précieux conseils.
Le deuxième jour
Il faut redescendre pour se diriger vers l’Est, parcourir environ 20 kms. Le matin après les premiers mètres, la pluie se joint à la partie. Très vite nous sommes mouillées et les rires ont disparu, nous sommes trempées, les chaussures de marche commencent à prendre l’eau !! On se demande si on est capable d’une telle aventure, dans quoi on s’est lancé. Nous sommes découragées. Après 3 bonnes heures de marche, nous arrivons au refuge, les campeurs attendent que le temps se dégage pour commencer leur itinéraire, ils nous offrent de quoi nous réchauffer. On se change, on reprend des forces, le ciel se dégage enfin, alors nous décidons de cette accalmie pour repartir. Nous plantons nos tentes et essayons de faire sécher nos affaires. Ce soir là, nous glissons des couvertures de survies dans nos sacs de couchages tellement le froid nous glace et nous nous endormons au son des avalanches permanentes du glacier que nous irons voir le lendemain.
Le troisième jour
Nous ne partons qu’à deux faire la montée au glacier Francès. Malgré nos chaussures trempées et donc le risque d’avoir des ampoules, tant pis, on est là, on ne peut pas ne pas voir le glacier que nous avons entendu la veille au soir.
Nous parcourons seulement quelques kilomètres que j’aperçois en contrebas un mouvement. On stoppe la marche et on observe. Le Huemul passe devant nous calmement puis disparaît derrière les branches. Moment magique. On continue notre ascension en se disant que rien que ça aura égayé notre journée.
Ça monte, nous devons même escalader par moment. Nous atteignons le Glacier Frances, la neige tombe mais la vue est à couper le souffle. Nous retournons au campement, ravies de notre parcours et requinquées pour la suite.
Le quatrième jour
Les ampoules aux pieds, ce sera notre plus grosse journée, environ 20 kilomètres, une journée de marche avec les plus grosses montées de notre parcours. Nous sommes parfois à bout de souffle mais motivées. Le temps change tout le temps, parfois du soleil, parfois du vent et même la pluie fait quelques apparitions. Les vues lors des diverses ascensions sont à couper le souffle. En adéquation avec ce qui nous entoure, nous surveillons partout autour de nous à la recherche d’un éventuel puma. La fatigue se fait ressentir, les derniers kilomètres sont difficiles, les montées à n’en plus finir et une pluie incessante se mêle à la partie. Nous plantons la tente et partons dans le refuge nous réchauffer.
Le moment que j’attends depuis la préparation de ce voyage est ce qui nous attendra au lever du soleil demain, les couleurs orangées se reflétant sur les tours. Alors je guette le ciel en espérant que le temps s’améliore pour demain. Nous n’irons cette fois encore qu’à deux. Nous rencontrons des retraités français qui nous font dormir sur le sol de leur dortoir cette nuit là car la pluie aura eu raison de nos tentes.
Le cinquième jour
Il fait toujours nuit, nous nous éclipsons toutes les 2 de la chambre à 4h du matin. Il pleut. On se recouche. 5h même scénario. 6h nous discutons avec un guide et une famille chilienne, il nous explique qu’il neige la haut que c’est devenu trop dangereux et que les Rangers ferment les sentiers ! Déception totale.
C’est déçues que nous redescendons vers ce qui sonne la fin de notre aventure. Je me retourne plusieurs fois vers las Torres qui sont cachées par les chutes de neige, larmes aux yeux, ce voyage m’aura pris aux tripes. J’aurai repoussé mes limites et vécu une incroyable expérience dont je ne me serais pas cru capable. Malgré cela persiste une impression d’inachevé.
Le parc Torres del paine est quelque chose qui se vit, qui vous porte et qui se mérite.
Extraordinaria y loca aventura…mon esprit aventurero està celoso… bueno, ellas estuvieron donde yo nunca estuve, a pesar que es mi Chile lindo .mis raices y mi tierra querida… Bravo les filles…Estoy seguro que lo harian de nuevo !!! ( Je laisse la traduction à Laetitia… je jeje je je )…